Saison 00/01 - Mai

Outre Rhin, le hooliganisme se vit très, très à droite - 17/05/2001

Source : AFP

Les excès autour du foot se portent bien en Allemagne. Une pratique de la violence qui concerne les clubs autant que l’équipe nationale.

Lors du match de Coupe du monde Allemagne-Yougoslavie, le 21 juin 1998, un groupe de supporters allemands agressait un gendarme isolé, et le grand public découvrait que le hooliganisme n’était pas l’apanage des Anglais, qui avaient récemment défrayé la chronique à Marseille et à Saint-Étienne. En effet les hooligans allemands font partie depuis deux décennies du " top 5 " des fans de football les plus violents, avec les Hollandais, les Italiens, les Grecs et, bien sûr, les Britanniques.

La guerre des stades d’outre-Rhin a commencé au début des années quatre-vingt avec, en principal référent comme partout en Europe, l’Angleterre. Les " hools " allemands - qui seraient au nombre de 7 000 selon la police - sont parmi les rares à avoir intégré une double approche de ce football version Orange mécanique : liée à la fois aux clubs et à l’équipe nationale. Ce qui n’est pas le cas des hooligans italiens, espagnols ou français, qui font très rarement le coup de poing pour l’équipe nationale. Les matchs de la Bundesliga, le championnat allemand, sont régulièrement émaillés d’incidents plus ou moins graves entre groupes de " supporters ". Le phénomène affecte également, toujours à la manière anglaise, des équipes de divisions inférieures. En tête du hit-parade officieux de la baston, les clubs de la capitale comme le Herta Berlin. Récemment, la police antiémeute a dû intervenir avec ses canons à eau lors d’un derby berlinois de troisième division. Inimaginable pour un Pacy-sur-Eure - Grenoble en France ! La violence sévit aussi dans les gradins du Borussia Dortmund, du Cottbus ou encore du Hansa Rostock - nom évoquant d’autres sombres événements...

La Coupe d’Europe n’est pas épargnée, avec encore des incidents réguliers cette saison comme lors des deux rencontres entre PSV Eindhoven et Kaiserlautern, le club de Youri Djorkaeff. La police allemande est d’ailleurs sur les dents pour cette finale de Coupe de l’UEFA opposant Liverpool aux Basques de Alavés qui se déroule ce soir... à Dortmund. Défier la " référence " anglaise permettrait aux hools du Borussia d’intégrer le " gratin " européen du hooliganisme. Les hooligans allemands vouent un amour tout particulier pour leur équipe nationale. La " rencontre de la peur ", qualifiant à Charleroi lors de l’Euro 2000 le match entre la Mannschaft et l’Angleterre, est encore dans toutes les mémoires : 200 000 contrôles d’identités à la frontière allemande, 480 arrestations, presque autant d’expulsions hors du territoire belge et un déploiement policier plus à la hauteur du dernier sommet européen de Nice qu’à une partie de football. Les incidents autour des matchs de la Mannschaft ne datent pas d’hier et sont prétextes à des manifestations d’ultra nationalisme dégénérant régulièrement en exactions à caractère raciste, car le hooliganisme allemand est fortement porté à l’extrême droite et d’une façon très militante : en Allemagne, l’extrême droite recrute essentiellement dans les tribunes. De nombreux groupuscules néonazis - tel le NPD - s’efforcent d’encadrer et endoctriner ces troupes de chocs. " Plus ils sont organisés dans les groupes politiques, plus ils sont dangereux ", confie Mika, fan de Sankt-Pauli (club de la banlieue de Hambourg). Face à cette montée brune, des militants issus du mouvement radical antifasciste et adeptes du ballon rond ont créé la BAFF (Bündnis Aktiver Fussball Fans, " pacte actif des fans de foot "), qui tend à fédérer un maximum de supporters de tous les clubs pour " ne plus laisser le terrain aux nazis et autres skinheads ". Les fans du Sankt-Pauli et ceux de Cologne sont au cour de cette lutte. " Le nombre des supporters d’extrême droite est de plus en plus important dans les clubs de l’ex-RDA, et, comme par hasard, c’est dans ces mêmes villes que les agressions à caractère raciste sont les plus fréquentes ", constate Mika, dressant une longue liste des clubs de l’Est où des néonazis sévissent, liste qui inclut des équipes de divisions inférieures dont les matchs mobilisent une moindre présence policière. Et Mika de conclure : " Le drame, c’est que la majorité des dirigeants de clubs se moquent de ce problème : ils ne pensent qu’à faire du profit, toujours plus de profit. Au mieux, ils sont occasionnellement gênés par une atteinte à leur image de marque. Au point que, pourrait-on croire parfois, c’est nous qui les dérangeons le plus, peut-être parce que notre antifascisme rime avec anticapitalisme, impliquant une conception du foot bien loin de la leur... "

SEPT SUPPORTERS DU PSG ARRÊTÉS - 25/05/2001

Source : AFP

Sept supporters du PSG ont été mis en examen mardi et mercredi et placés sous contrôle judiciaire à la suite d’incidents, le 13 mars dernier au Parc des Princes, lors du match de Ligue des champions entre le Paris SG et le club turc de Galatasaray. Ils sont poursuivis pour " violences en réunion avec ou sans arme, jets de projectiles mettant en danger la sécurité et exhibition d’insignes ou de signes rappelant une idéologie raciste ou xénophobe ".

Procès. La cour d’assises de Saint-Omer examine l’agression du gendarme Nivel. Les multiples versions d’un passage à tabac - 17/05/2001

Source : REÜTERS

Les témoins du massacre de Daniel Nivel par des hooligans allemands livrent des dépositions contradictoires. Compte rendu.

De notre envoyée spéciale à Saint-Omer (Nord-Pas-de-Calais).

Depuis le début de la semaine, plusieurs témoins du passage à tabac de Daniel Nivel, en marge du match Allemagne-Yougoslavie, sont venus déposer devant la cour d’assises de Saint-Omer où se tient le procès de Markus Warnecke, agresseur présumé du gendarme. Difficile jusqu’à présent pour les jurés de se faire une opinion sur le déroulement des faits, à l’écoute des multiples versions livrées.

Lundi, les deux compagnons de malheur de Daniel Nivel formulent un témoignage identique : trois hooligans les chargent. Le premier, " un colosse tatoué ", les bouscule les uns après les autres. Un second, " muni d’une planche, bloque Daniel Nivel au sol ". Le troisième, en qui les deux gendarmes reconnaissent formellement Markus Warnecke, lui " porte des coups de pied sur le haut du corps " et notamment " au niveau de la tête ", détaille Jean-Michel Zajac. Avant de poursuivre : " On aurait dit que tout était minuté. Ils étaient très organisés, avec chacun un rôle bien défini [...] . Les hooligans [lire par ailleurs] ont commencé avec le chef, peut-être parce que lui seul avait une radio pour appeler des secours. " Renversés sur le sol, les deux militaires sont eux aussi roués de coups. " À terre, j’ai pointé mon FAMAS [fusil d’assaut - NDLR] , pris le lance-grenades de Zajac et tiré deux grenades. Une vers le chef et une vers ceux qui partaient ", se souvient Jean-Bernard Douvrin.

Mardi, Walter Sauer, auteur des photos du passage à tabac de Daniel Nivel qui ont permis d’identifier et de faire condamner quatre hooligans en novembre 1999 à Essen [l’Humanité du 9 mai] , est venu relater une tout autre histoire. Le 21 juin 1998, le jeune Autrichien, alors âgé de dix-sept ans, a gagné 11 700 francs. Son loisir préféré : prendre les clichés des assauts des hooligans puis leur revendre. Mais cette fois, c’est le quotidien allemand Bilt qui se paye sa future une. Avec un cynisme absolu, le gringalet blond décrit à la barre ses photographies par le menu. Sans émotion, il raconte le massacre de Daniel Nivel, tandis qu’en face de lui on projette " son " image du gendarme qui gît sur le bitume.

À la recherche d’" une bonne lumière " pour ses prises de vue sur " le toit d’une voiture ", Sauer voit " trois personnes qui mettent en fuite deux des gendarmes ". " Nivel, lui, était encerclé et tous ont commencé à le frapper. Il est tombé à terre. Ils essayaient de lui retirer son arme. C’est là que son lance-grenades s’est détaché. Zawacki [condamné à Essen - NDLR] l’a alors frappé trois ou quatre fois sur la tête. J’ai pris une photo [...] . Après, nous nous sommes approchés de Nivel, l’un des hooligans l’a légèrement tapé de la pointe du pied pour voir s’il bougeait encore. " Sur la possible participation de Markus Warnecke, là encore Sauer est très prolixe. Trop, car sa version des faits a beaucoup varié durant trois ans. " Warnecke faisait partie du deuxième groupe d’assaillants. Il avait une planche à la main. Je l’ai vu frapper un gendarme et tomber avec lui. Le policier s’est sauvé. Je suis sûr qu’il n’a pas touché Nivel. " Avant de déclarer plus tard, sous le flot des questions du président Michel Gasteau, toujours prompt à intervenir : " Warnecke a peut-être frappé Nivel. Mais je n’en suis pas certain. "

Juste avant ce témoignage, N. P., un Français de vingt-trois ans, visible sur de nombreuses photos, s’est exprimé. Aux premières loges des agressions commises par les hooligans, c’est un habitué de la violence autour des stades. " Je n’ai jamais participé à une bagarre, c’était toujours du visuel. Je gravitais autour, en France, en Hollande ou en Belgique. " Durant toute une après-midi, la cour a ainsi pu mesurer la fascination exercée par la violence sur certains jeunes.

Hearts of Oak - Kumasi Asante Kotoko - 09/05/2001

Source: African News

Des bagarres entre supporters rivaux, suivies d’une vigoureuse intervention de la police et d’un mouvement de panique, ont fait 120 morts et de nombreux blessés dans un stade d’Accra où s’affrontaient le mercredi soir, 9 mai, deux clubs de football, les Hearts of Oak et Kumasi Asante Kotoko. “Certaines victimes sont mortes asphyxiées, mais la plupart semblent avoir été mortellement piétinées”, a-t-on déclaré à l’hôpital militaire de la capitale. Selon les radios, le mouvement de panique, durant lequel de nombreuses personnes ont été piétinées, s’est produit lorsque la police est intervenue à coups de grenades lacrymogènes pour faire cesser les troubles qui avaient éclatés à moins d’un quart d’heure de la fin de la partie, lorsque l’équipe de la capitale venait de marquer deux buts coup sur coup. Les partisans de Kumasi ont alors cassé des sièges pour bombarder le terrain, et les policiers sont intervenus en tirant des grenades lacrymogènes vers les tribunes, qui abritent 50.000 places. Une enquête sera ouverte

Red Star Beograd - Partizan Beograd - Finale de Coupe - 09/05/2001

Source: SerbiaInfo

6 policiers et 11 fans ont été blessés suite à de sérieux incidents, lors de la finale de Coupe entre l'Etoile Rouge et le Partizan. 28 supporters ont été interpellés, dont 24 seront poursuivis en justice. 14 véhicules ont été endommagés.

Aston Villa - Coventry City - 05/05/2001

Source : Press

Djurgarden IF - AIK Stockholm - 15/05/2001

Source: DFG website

Les effets de la passion - 16/05/2001

Source: http://www.cameroon-info.net

Les stades de football du continent deviennent le théâtre de nombreux drames, un phénomène inquiétant...

Le football africain a été ces derniers mois émaillé de violence. On prend l’habitude aujourd’hui dans le continent qu’à chaque fois que nous avons l'occasion d’aller voir les footballeurs taper dans la balle, on transforme simplement le stade en champ de carnage. Cette affirmation vient du fait que ces derniers jours, des actes de violence et de barbarie ont cours sur les gradins qui entourent le rectangle vert.

Le 11 avril 2001 au stade Ellis Park de Johannesburg en Afrique du Sud, à la suite d'une bousculade au cours du match au sommet Kaiser chiefs - Orlande - Pirate, 43 supporters ont trouvé la mort dans des circonstances atroces. L’émotion et la souffrance des familles endeuillées avaient lancé le froid sur toute l’Afrique le jour des funérailles nationales faites à la mémoire des victimes à l’enceinte même du lieu du drame.

Quelques jours plus tard, ce sont 10 supporters de la République démocratique du Congo qui ont rendu l'âme à Lubumbashi. C'était à l'occasion de la rencontre Fc Lupopo et le Tp Mazembé, deux équipes rivales de toujours.

On n'en était là, quand le 06 mai dernier les Ivoiriens se sont fait aussi remarquer tristement bien entendu. Ce jour-là, le drame était encore au rendez-vous. Un mort et plusieurs blessés graves enregistrés suite aux violences qui ont opposé les supporters de Asec à ceux de Africa Sport. Les inconditionnels des «Vert et rouge», dont l’équipe venait d’encaisser un deuxième but à quelques minutes de la fin de la première période, ont commencé à lancer pierres et bouteilles sur le terrain, déclenchant des affrontements entre les membres associés et les actionnaires, l’interpellation des supporters des deux clubs rivaux. Au bord de la lagune Ebrié, on se demande encore ce qui a bien pu pousser les «Oyé» à se comporter ainsi au moment où le pays retrouve sa quiétude après une transition difficile.

Les choses en étaient là quand les Ghanéens sont sortis de leur réserve un peu comme pour dire qu'en matière de violence " nous sommes champions ". Le pire est arrivé. Les partisans de l’Ashanti Kotoko, après que leur club eut encaissé deux buts coup sur coup devant le Hearts of Oak, ont cassé des sièges en plastique pour en bombarder le terrain. Conséquence, des bagarres entre les supporters des deux clubs ont amené une vigoureuse intervention de la police occasionnant ainsi un mouvement de panique. Bilan : 130 morts aux dernières nouvelles et plus de 200 blessés. De nombreux témoignages mettent en cause l’attitude des forces de l’ordre qui auraient réagi de manière totalement disproportionnée contre quelques supporters violents. Une commission d’enquête a été mise en place pour situer les responsabilités et en attendant, la police ghanéenne a pris des mesures internes en relevant six policiers de leurs fonctions.

Chez nous, quelques noyaux durs se font de plus en plus entendre, heureusement sans gravité encore, mais pour combien de temps ? C’est peut-être le moment de prendre les précautions qui s’imposent.

Ce qui explique toute cette série de violences, se trouve être hélas ! la bagarre entre supporters. Laquelle se justifie par un coup de sifflet jugé erroné par un camp de supporters ou encore par la provocation de certains. Dans cette situation qui n'honore pas le sport roi sur le continent, il convient de situer les responsabilités, punir les auteurs et surtout éviter à l'avenir que de ces actes ne se produisent plus. Aujourd'hui, on attend que les fédérations de ces divers pays réagissent et qu'au-delà, la FIFA se prononce pour situer les uns et les autres. Ce qui est plus que certain, l'Afrique qui œuvre depuis des années pour abriter la coupe du monde s'en éloigne peut-être sans s'en rendre compte même si toutes les garanties ont été données par les dirigeants du football mondial. Ses détracteurs auront des arguments à faire valoir pour écarter le continent africain de l'organisation de la prestigieuse coupe. Si les responsables de Clubs et bien de supporters ne le savent pas, qu'ils le comprennent. On se souvient encore comment l’Angleterre, malgré un dossier alléchant a été écarté de l’organisation de la coupe du monde 2006 à cause de ses hooligans. Et bien encore, ce sont de paisibles supporters qui en font les frais. Le sport n'est pas de la violence. Loin s'en faut. Alors, que la raison prime sur la passion.

Danemark : Silkeborgs - Brøndby - 29/05/2001

Source : bt.dk

50 hooligans de Brondby, membres du groupe 'Southside Brigade', ont provoqué des incidents contre la police. Huit hooligans ont été arrêtés dont deux seront poursuivis en justice.

Traduction Underground Fans

Hajduk Split - Dinamo Zagreb - Coupe - 09/05/2001

Source : mail

Glasgow Rangers - Aberdeen - 05/05/2001

Source : YouTube

Vorskla Poltava - Dynamo Kiev - ??/05/2001

Source : mail

Bagarre dans le stade, opposant supporters du Dynamo aux forces de sécurité.